9e Journée TechniqueL’éco-conception en pratique

Web-conférence

Fabrice Bosque

« Se donner un fil conducteur »

Fabrice Bosque, responsable environnement & éco-Industries de l’ITERG (Institut des Corps Gras) et coordonnateur du RMT Ecoval, interviendra sur les façons d’aborder un chantier d’écoconception.

Quelles sont les difficultés qui rendent le passage à l’acte difficile pour les entreprises : l’ampleur de la tâche, l’investissement financier demandé, le manque de compétences, d’outils ou de méthodes… ?
FB : C’est surtout le manque de temps pour prendre du recul par rapport à son activité et un certain manque de connaissances quant aux démarches possibles. Le secteur laitier est pourtant très innovant, en termes de produits, de packaging…, autant d’opportunités d’intégrer l’écoconception à sa réflexion.

Comment une PME fromagère peut-elle s’y prendre ?
FB : Quelle que soit la taille de l’entreprise, il devient de plus en plus pertinent de se situer dans une démarche RSE et de pouvoir balayer ainsi différentes problématiques, pas seulement environnementales : sociales, sociétales… Cela permet de voir les différences de perception au sein de l’entreprise, même si celle-ci ne compte que trois personnes, de mettre en évidence ses points faibles et ses points forts, de se donner un fil conducteur, de se fixer un cap, plutôt que résoudre les problèmes au cas par cas.

C’est aussi une question de moyens ?
FB : L’écoconception peut constituer le volet environnementale d’une démarche de RSE et cela peut être initié avec peu de temps et de moyens, sans avoir forcément recours à un prestataire extérieur. Il existe des outils d’évaluation gratuits sur Internet pour le secteur agro-alimentaire, j’en recommanderai un lors de la conférence, qui permet de se lancer dans une première approche.

Lorsque l’on utilise des locaux et des technologies un peu anciennes, ne vaudrait-il pas mieux repartir de zéro plutôt que de procéder par améliorations successives ?
FB : Ce serait idéal, mais rarement possible. Les entreprises ont plutôt tendance à adapter l’existant, même si les gains environnementaux sont plus faibles, elles y vont de manière incrémentale. Une démarche d’écoconception est un peu comme une démarche de qualité : elle peut s’inscrire dans une logique d’amélioration continue sur plusieurs années. Il y a une autre façon de penser, c’est de réfléchir en termes d’économie de la fonctionnalité, de voir comment la démarche d’écoconception peut permettre de mieux répondre à la demande de ses clients. ◼